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Concours d'Eloquence au LP DARBOUX

Par admin gaston-darboux2, publié le mercredi 2 avril 2025 08:51 - Mis à jour le mercredi 2 avril 2025 08:56
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Article du Réveil de Midi / Crédit photo Adrien Valette

Source article Le Réveil de Midi / Crédit photo Adrien Valette
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Comment trouver les mots justes ? Comment défendre une idée avec conviction et aisance ? Ce mardi, les élèves du lycée professionnel Gaston Darboux, ont relevé le défi lors d’un concours d’éloquence inédit. Une initiative portée par des enseignants engagés, qui espèrent bien en faire un rendez-vous pérenne.

À 17 ou 18 ans, prendre la parole en public n’a rien d’évident. Pourtant, ce matin-là, une dizaine d’élèves de Première et Terminale du lycée Gaston Darboux ont osé. Face au jury et devant une salle comble, ils ont enchaîné les discours sur des sujets aussi vastes qu’universels : « L’amour est-il un bon conseiller ? », « C était mieux avant ? », « Peut-on être heureux sans argent ? », « La timidité est-elle un frein pour la réussite ? »… 

« Eux aussi, ils peuvent prendre la parole »

À l’initiative de ce concours, Abdlouhab ALILI, enseignant en économie-gestion, convaincu que l’éloquence peut changer bien des choses : « J’ai récemment réalisé un petit sondage dans l’établissement : j’ai demandé aux élèves à combien de personnes ils adressaient la parole chaque jour. Leur réponse ? Toujours la même : deux ou trois. Un ou deux amis, quelques mots échangés en famille, et c’était tout. L’idée de ce concours, c’était de leur montrer qu’ils peuvent, eux aussi, prendre la parole et s’adresser à un public plus large. »

Dans ce lycée professionnel, situé dans un quartier dit sensible, non loin du CHU, de Pissevin et de Valdegour, il s’agit avant tout de donner aux jeunes les outils pour s’exprimer avec assurance et structurer leur pensée. Un atout, non seulement dans la vie personnelle, mais aussi dans le monde du travail.

Lili-Rose GANDOSSI : une démonstration qui suscite des vocations

Pour juger ces jeunes orateurs, un jury éclectique était réuni : Mathias NIEPS, sous-préfet, Mélissa AABAÏD, directrice du DU Éloquence et Art Oratoire à l’Université de Nîmes, Maître Marie-Ange SEBELLINI, avocate, Sylvie BOUZANQUET, référence éloquence du Lions Club, et Daniel RICHARD, préparateur au concours d’éloquence. Le Réveil du Midi, en tant que média local, était également représenté au sein du jury, témoignant de l’attention portée à ce type d’initiative.

Par ailleurs, Mélissa AABAÏD ne s’est pas seulement investie en tant que jurée. Tout au long du projet, elle a accompagné les élèves en leur proposant une préparation spécifique et en organisant une journée de formation dédiée. C’est également grâce à son engagement qu’une étudiante de l’université a pu intervenir lors du concours, dans le cadre d’un partenariat qu’elle a mis en place. Son travail pour rendre l’éloquence accessible à tous ne s’arrête pas là, elle organise de nombreux concours d'éloquence, notamment au sein des lycées prioritaires. Le Lycée Gaston Darboux sera d’ailleurs partenaire du prochain événement qu’elle organise le 11 avril prochain, Les Mille et Trois Nuances d’Éloquence, avec la volonté affirmée de pérenniser cet engagement.

Moment fort de cette matinée : la prestation de Lili-Rose GANDOSSI, étudiante en deuxième année de droit, finaliste du concours d’éloquence de Nîmes Université. La prestance et l’éloquence de cette jeune étudiante n’a, n’en doutez pas, laissé personne indifférent. Devant les lycéens elle a livré un discours saisissant, suscitant tout à la fois admiration et inspiration. Peut-être, chez certains élèves, aura-t-elle fait naître l’envie d’aller plus loin dans cet exercice, de travailler leur verbe, leur prestance, leur argumentation. 

Une fenêtre ouverte sur leurs pensées, leurs émotions… 

Si certains élèves ont été gagnés par le trac, tous ont relevé le défi avec sincérité. Le jury a d’ailleurs salué leur authenticité : « Ce qui frappe, c’est la manière dont ces jeunes se sont appropriés les thèmes. Ils n’ont pas seulement récité un texte, ils ont partagé une réflexion avec une grande sincérité », confie l’un des membres du jury. Plus qu’un simple exercice, chaque discours était une réelle fenêtre ouverte sur leurs pensées, leurs émotions, leurs engagements. Qui a dit que les jeunes n’étaient pas engagés ? 

L’éloquence n’est pas réservée aux avocats et aux tribunaux. Mathias NIEPS insiste : « Savoir s’exprimer est une compétence essentielle dans tous les métiers et dans la vie en général ». EN effet, argumenter, structurer ses idées, capter l’attention… Tout cela est fondamental pour évoluer avec assurance. 

Face à ce succès, Abdlouhab ALILI et sa collègue Sofia AÏSSAOUI rêvent déjà de la suite : « Notre objectif, c’est de pérenniser cette initiative. Pourquoi ne pas proposer des ateliers d’éloquence toute l’année, sur le temps périscolaire ? » Une ambition qui, au vu de l’enthousiasme des élèves et du jury, semble bien partie pour se concrétiser.